La partie la plus négligée de mon étude de la Bible (Première partie)
Alyssa Poblete | Vie chrétienne
« Une vie sainte est le fruit d’un cœur qui s’émerveille de la grâce. »
J’ai entendu John Piper dire cela dans un de ses récents podcasts. Cette affirmation m’a poussée à me demander : « Est-ce que je m’émerveille de la grâce tous les jours ? »
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Si je veux être honnête, la réponse est non. Il y a de nombreux jours où je ne m’émerveille pas de sa grâce. Très souvent la lecture de la Parole de Dieu me laisse indifférente, froide et même épuisée.
L’Écriture ne devrait-elle pas réveiller nos affections ? J’entends des personnes comme John Piper parler de leur rencontre avec la Parole de Dieu et je me demande : « Pourquoi mon cœur ne se réveille-t-il pas ? Pourquoi est-ce que je ne trouve pas sa Parole aussi palpitante ? »
Mon manque d’enthousiasme dans la lecture de la Bible touchait également ma vie de prière. Celle-ci était composée surtout de requêtes et de repentance, mais rarement de reconnaissance et de louange.
Malheureusement, je ne pense pas être la seule à avoir ce problème. J’ai observé que ce manque d’enthousiasme était assez courant chez les chrétiens que je côtoie.
Le maillon manquant
Je ne m’étais pas rendue compte qu’il y avait un facteur clé que j’avais négligé dans ma lecture de la Bible et ma vie de prière. Comment se faisait-il que je me sentais sèche lorsque je passais du temps dans la Parole de Dieu ? Le puritain anglais, Thomas Watson, fait la suggestion suivante : « La raison pour laquelle nous nous sentons si secs lorsque nous lisons la Parole, c’est parce que nous ne nous réchauffons pas au feu de la méditation. »
Qu’est-ce que la méditation ?
Vous avez sans doute entendu le mot « méditation » très souvent associé à une spiritualité non-chrétienne. Un article récent sur le site du Huffington Post intitulé “The Daily Habit of These Outrageously Successful People” présente des célébrités et des hommes d’affaires, dont Oprah Winfrey et Larry Brilliant (l’ancien directeur de Google.org), qui citent la méditation comme une des clés de leur réussite. Mais ce type de méditation encouragé par les médias et la spiritualité non-chrétienne sont très différents de l’ancienne définition de la méditation. L’idée de méditation est intrinsèquement biblique.
Donald Whitney, auteur de Spiritual Disciplines for the Christian Life (Disciplines spirituelles pour la vie chrétienne), définit la méditation comme « une réflexion profonde sur les vérités et les réalités spirituelles révélées dans les Écritures. » La méditation ne consiste pas à endormir l’esprit pour passer dans un autre mode de conscience, comme certains le pensent. La méditation nécessite l’utilisation intense de l’esprit. En outre, la méditation n’est pas une fin en soi. Le but de la méditation est de nous faire entrer dans la Parole vivante et agissante de Dieu, afin que nous nous réjouissions en lui et célébrions sa grandeur.
Vous ne pouvez pas tirer profit de ce que vous ne comprenez pas. « Vous pouvez lire de nombreux textes bibliques, mais si vous ne vous les appropriez pas, vous ne deviendrez pas meilleurs dans votre vie quotidienne » (Whitney). La raison pour laquelle mon cœur ne s’enflamme pas, malgré l’œuvre d’illumination de l’Esprit en moi (Jean 6.63), c’est que je n’utilise pas mon esprit de manière efficace.
Les bienfaits de la méditation
Si souvent je fais ma lecture biblique et passe aussitôt à la prière. Bien que la lecture de la Bible soit bénéfique, Donald Whitney souligne que « se contenter d’entendre ou de lire la Bible peut ressembler à une courte averse sur un sol sec. Quelle que soit l’intensité de la pluie, seule une toute petite partie de l’eau pénètre dans le sol. » Même si mes émotions ont été réveillées, je me refroidis très vite et j’oublie ce qui m’avais remplie d’enthousiasme.
Alors comment faire pénétrer l’eau de la Parole de Dieu dans notre âme ? Le Psaume 1 répond à cette question :
1 Heureux l’homme qui ne marche pas selon les conseils des méchants, qui ne va pas se tenir sur le chemin des pécheurs, qui ne s’assied pas en compagnie des moqueurs. 2 Toute sa joie il la met dans la Loi de l’Éternel qu’il médite jour et nuit. 3 Il prospère comme un arbre planté près d’un courant d’eau ; il donne toujours son fruit lorsqu’en revient la saison. Son feuillage est toujours vert ; tout ce qu’il fait réussit. 4 Tel n’est pas le cas des méchants : ils sont pareils à la paille éparpillée par le vent. 5 Aussi, lors du jugement, ils ne subsisteront pas, et nul pécheur ne se maintiendra parmi la communauté des justes. 6 Oui car l’Éternel prend en compte la voie suivie par les justes ; mais le sentier des méchants les mène à la ruine.
Ce Psaume compare celui qui médite à un arbre. Cet arbre a trois caractéristiques importantes.
Premièrement, l’arbre est planté près d’un courant d’eau. Il reçoit en permanence la nourriture dont il a besoin. Même dans la chaleur torride de l’été et le froid glacial de l’hiver. L’arbre planté près d’un courant d’eau ne dépend pas de la pluie, car il a tout ce qu’il lui faut. Il n’est pas délivré de ses circonstances, mais il a la capacité de les supporter. L’homme qui médite n’est pas « flottant et entraîné à tout vent de doctrine, joué par les hommes avec leur fourberie et leurs manœuvres séductrices » (Éphésiens 4.14). Il est mis en contraste avec les méchants, qui sont décrits comme de la paille. Alors que l’arbre est stable et enraciné, la paille peut être éparpillée par le vent. L’apôtre Pierre dit au sujet des méchants que « ce sont des fontaines sans eau, des nuages que chasse la tempête ; l’obscurité des ténèbres leur est réservée » (2 Pierre 2.17). La paille ne résiste pas lorsque le temps change.
Deuxièmement, l’arbre a la capacité de produire des fruits. Comme Tim Keller le souligne dans son nouveau livre, Prayer : Experiencing Awe and Intimacy with God (La prière : faire l’expérience de la crainte et de l’intimité avec Dieu) : « la véritable méditation ne se contente pas de nous amener à nous sentir “proches de Dieu”, mais elle change notre vie. » La véritable méditation porte du fruit. Celui qui médite est une bénédiction pour les autres. Il peut puiser dans les réserves abondantes de bénédiction que Dieu met à notre disposition à travers sa Parole. La paille, en revanche, ne peut rien produire.
Finalement, le feuillage de l’arbre ne se flétrit pas. L’arbre prospère parce qu’il a une source qui fournit la nourriture nécessaire. Se flétrir signifie « devenir sec et sans sève [...] perdre sa vitalité, sa force ou sa fraîcheur » (Miriam-Webster Dictionary). Mais celui qui médite la Parole est décrit comme trouvant son plaisir dans la loi de l’Éternel. Il ne manque pas de vitalité, mais prend plaisir à lire la Parole et se sent poussé à la méditer jour et nuit.
Ce sont des qualités auxquelles j’ai toujours aspiré dans ma recherche de la sainteté, mais ce n’est pas si facile. Quand mes circonstances deviennent défavorables, je ne tarde pas à osciller entre ce que je sais être vrai et ce que je ressens. Le fait est que je suis incapable de produire ces qualités par moi-même. Je ne peux pas être stable comme un arbre au milieu de la tempête sans le Christ. Je ne peux pas produire une abondance de fruits sans le Christ. Je ne peux pas empêcher mon cœur de se flétrir dans une situation difficile sans le Christ. Jésus dit cela clairement dans sa Parole : « Moi, je suis le cep ; vous, les sarments. Celui qui demeure en moi, comme moi en lui, porte beaucoup de fruit, car sans moi, vous ne pouvez rien faire » (Jean 15.5). C’est pourquoi nous méditons sa Parole, parce que nous avons besoin de lui !
Alors comment pouvons-nous méditer ? Lire la suite
- Source : CitizensPress.net
- Traduction : Jean-Philippe Bru