Voilà pourquoi tu es en train de mourir sur la poutre
Pendant très longtemps, j’ai essayé de garder l’équilibre.
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Une part de moi savait que la vie devait avoir quelque chose de plus grand à offrir, mais une plus grande part de moi encore n’avait pas le courage de croire que j’étais capable de changer.
Alors j’ai marché sur la poutre, pas après pas. J’observais les gens qui couraient et dansaient tout autour de moi, sans boulets ou chaînes à leurs pieds et je me demandais comment ils en étaient arrivés là. Je me posais des questions car ils ne semblaient pas comptabiliser leurs bonnes ou mauvaises actions, ni faire de calculs pour trouver un juste milieu.
Je pense que nous sommes tous passés sur cette poutre. Peut-être même qu’au moment où tu lis ces mots, tu y es toujours. Peut-être que tu as trop peur ne serait-ce que de bouger, que ta poitrine est comprimée contre la poutre, que tes bras et tes jambes s’agrippent et que tu t’accroches tant bien que mal. Tu t’accroches à la sûreté, à la sécurité et au confort. Tu te dis que si tu tiens assez fort et assez longtemps, tu t’en sortiras dans cette vie en évitant toute difficulté.
On pourrait presque dire que c’est enraciné en nous depuis le début. Les bonnes choses que nous faisons sont louées, et les mauvaises sont sanctionnées. Le succès et l’échec. Le bien et le mal. L’acceptation et le rejet. C’est noir ou blanc dans un monde qui s’évertue à déterminer lui-même ta valeur, à la calculer en fonction de tes bonnes œuvres et à te condamner sur la base de tout ce qui est brisé en toi.
Et nous nous soucions tellement de comment le monde nous classe que nous commençons à penser que les choses doivent forcément fonctionner de la même façon dans l’économie de Dieu. Nous croyons que nous avons été créés par un Dieu qui nous laisse nous débrouiller seuls, qui conserve des archives des choses bonnes et justes que nous faisons, et qui nous enlève des points lorsque nous échouons ou faiblissons. Nous croyons qu’Il siège sur son trône majestueux et qu’Il calcule nos chances d’entrer dans le Royaume des Cieux sur la base de toutes les œuvres que nous effectuons, ou de celles que nous n’effectuons pas. De celles que nous avons tentées et ratées, ou de celles que nous avons réussies et gagnées. Ou accumulées, ou abandonnées. Nous commençons à percevoir Dieu comme un mathématicien furieux, plutôt que comme un Père qui aime inconditionnellement.
Alors nous grimpons sur la poutre et nous avançons dans la vie en calculant tout. D’un côté, il y a nos bonnes œuvres, de l’autre, il y a nos mauvaises actions. Nous mentons et volons, nous sommes égoïstes, alors nous commençons à perdre l’équilibre et à trébucher. Puis nous partons en voyage missionnaire, nous donnons aux plus démunis, nous sommes gentils, nous reprenons une bonne posture, et nous retrouvons l’équilibre. Mais surviennent la tentation avec notre copain et le péché sexuel qui nous laissent bien plus vides que nous ne sommes préparés à l’être. Alors nous baissons les bras et cherchons à nous justifier. Nous nous disons qu’hormis cela, nous l’aimons, nous le soutenons bien, que nous étions là pour lui lorsqu’il avait besoin de nous, et cela nous rappelle que nous étions une SI bonne personne. Alors nous nous accrochons à cet espoir, à cette idée que nous sommes bons, après tout. Et nous penchons à gauche puis à droite, et nous sommes terrifiés à l’idée de tomber de la poutre.
Nous allons à l’église chaque Dimanche, aux études bibliques du mercredi, puis aux réunions du vendredi. Nous avons alors l’assurance de compléter notre arsenal de bonnes choses. Mais nous finissons par boire ces verres, car nous ne voulons pas avoir l’air asociaux. Nous terminons la tête dans les toilettes à regretter ces gorgées que nous avons bues, les photos qui ont été prises, et les pièces éparpillées du puzzle de la confiance en nous, que tout ce temps nous tentions d’assembler.
Alors nous avançons dans la vie ainsi, en marchant sur la pointe des pieds sur cette poutre, enchaînés aux équations, aux nombres et aux probabilités. Nous nous battons pour gagner le respect, peu sûrs de qui nous sommes, et épuisés à force de tenir en équilibre. Nous sommes sûrs que la vie doit pouvoir offrir plus, mais en fin de compte, nous sommes convaincus que c’est ça la vie, que le christianisme est juste une inconnue dans l’équation. Nous ignorons complètement que c’est la grâce de Christ qui nous rend libres. Tu as en main la clé pour te libérer des chaînes qui retiennent tes chevilles à la poutre des bonnes œuvres, et tu ne réalises même pas ce qui est en ta possession, ce qui t’a déjà été offert avec ces 3 clous et ce Roi prêt à se sacrifier.
Nous espérons être simplement des personnes qui « font des erreurs », n’est-ce pas ? Et que tous ces regrets accumulés qui nous ont brisés et ces décisions prises dans des moments d’entêtement étaient juste des « erreurs ». Nous nous disons que nous avons un peu plus de bien en nous que de mal, et que forcément ça compte pour quelque chose. Nous n’arrivons pas à admettre que nous sommes pécheurs, que nous avons échoué, et que nous sommes incapables de vivre en présence d’un Roi. Parce que ce mot est laid, n’est-ce pas ? Il est désagréable. En fait, il est tellement désagréable, que certaines églises l’excluent de leur vocabulaire. Nous évitons de parler du fait que nous nous tenons aux limites de l’enfer face à une éternité de souffrance, parce que cela nous dérange.
Et si accepter les choses les plus difficiles à accepter était exactement ce qui allait nous libérer ?
Tu vois, une personne qui « fait des erreurs » a besoin d’une équation, de calculer ce qui est bien et ce qui est mal. Si cette personne a une conscience, elle sera coincée à vie sur la poutre.
Mais un pécheur ne place aucun espoir en cette poutre qui ne signifie rien. Car le salaire du péché c’est la mort, et aucune équation ne peut nous en sauver. L’espoir du pécheur ne repose que dans une seule chose : un Sauveur. Et nous avons un Sauveur en Jésus, le Roi des Rois.
Alors perds l’équilibre, pécheur brisé, et invoque le Roi. Tu es pardonné, justifié, et tu as été entièrement racheté.
Il est temps d’utiliser la grâce dans son entièreté et sa finalité, c’est à dire comme une clé pour nous libérer des chaînes vaines de l’asservissement aux bonnes ou mauvaises actions. Saute de cette poutre, ta dette est payée ! Arrête ce numéro d’équilibriste et cours, danse, sois libre !
Tu n’as pas besoin de passer le reste de ta vie à lutter plus longtemps pour rester en équilibre. Tu perds ton temps, ton énergie et ton espoir si tu espères que ton équation déterminera la destination de ton âme à la fin de ta vie. Le prix de ton éternité au Ciel a été payé lorsque le Dieu que le monde croit être vindicatif et furieux est en réalité venu sur Terre vivre une vie sans tache et s’est sacrifié à ta place, dans une entière humilité.
Pour la personne qui « fait des erreurs », la religion fonctionne par la conviction que si nous obéissons, alors Dieu nous aimera et nous acceptera.
Mais l’Évangile rappelle au pécheur que nous sommes aimés et acceptés, et que par conséquent, en réponse à cela, nous avons la liberté et le désir de lui obéir. Les « bonnes actions » découlent alors de nous, non pas par notre propre force... ou par une tentative quelconque d’équilibrer notre mauvais côté. Mais parce que L’Esprit du Roi vit en nous, et que toute chose bonne et parfaite nous vient de sa force (Jacques 1.17). Alors lève-toi, pécheur fatigué, et cours libre dans sa grâce.
- Source : MoIsom.com
- Traduction : Emilie BAPST